Café lecture
Sélection du café-lecture - jeudi 14 novembre
Ultramarins, Mariette Navarro, Quidam, 8€
A bord d'un cargo qui traverse l'Atlantique, l'équipage décide un jour, après l'accord inattendu de la Commandante de bord, de s'offrir une baignade en pleine mer, totalement gratuite et clandestine. De cette baignade, à laquelle seule la Commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine toute la suite du voyage. D'un côté, il y a le groupe des marins - personnage pluriel aux visages et aux voix multiples - et de l'autre la Commandante, peu sujette d'habitude aux écarts de parcours.Tous partagent soudain leur difficulté à retrouver leurs repères et à reprendre leur voyage tel qu'il était prévu. Du simple voyage commercial on glisse dans l'aventure. N'y a-t-il pas un marin de plus lorsque tous remontent à bord? Le bateau n'est-il pas en train de prendre son indépendance?
Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali, Folio, 9,40€
«Les riverains savaient qu'on pouvait trébucher sur la beauté de quelqu'un comme sur un récif. Ils parlaient d'amour comme d'une avarie.» Ys est une île d'honneur et de courage, où seuls les plus braves ont le privilège de vivre à l'abri des remparts de la cité fortifiée. Les autres, les riverains, sont repoussés sur les plages où ils sont soumis aux dévastatrices marées d'équinoxe. Parmi eux, une jeune orpheline du nom de Danaé Poussin rêve d'exploits qui lui permettraient d'intégrer la cité prospère. Aux côtés de marins, de saleuses de morue, de contrebandières ou de duellistes, Danaé découvre les cycles qui animent les mouvements de la mer comme ceux qui régissent le coeur des hommes.
La montagne dans la mer, Ray Nayler, Le Bélial, 24,90€
Un mystère gît dans les hauts-fonds de l'archipel de Côn Dao... Pour les Vietnamiens des environs, ce sont des monstres assassins. Pour Dianima, multinationale spécialisée en bio-ingénierie et en intelligence artificielle, il s'agit d'une opportunité sans égale. Pour ceux qui ont la charge de percer ce mystère, c'est une révélation. Mais trois choses ne font aucun doute. L'esprit de ces créatures n'a rien à voir avec le nôtre. Leur corps est doué d'une totale capacité de camouflage et d'imitation. Et ils exigent que nous partions...
La Montagne dans la mer, roman au succès public et critique considérable dans le monde anglo-saxon, finaliste des prix Nebula et Ray Bradbury, lauréat du prestigieux prix Locus, confirme l'exceptionnel talent de son auteur et achève de l'installer dans le cénacle restreint des écrivains de science-fiction contemporains à suivre.
Après la brume, Estelle Rochitelli, Dalva, 20€
Un premier roman à l'atmosphère puissante : sur une île de l'Atlantique battue par les vents, un groupe de femmes s'unit pour rechercher une fillette disparue dans le brouillard.
Sur cette île battue par les vents, où les falaises plongent dans la mer et où la lande court à perte de vue, c'est entre les femmes que tout s'organise. Les hommes, eux, travaillent en mer ou sur le continent. Pour tous, l'île reste un refuge, magnétique et paisible. Pourtant un jour, pendant une promenade avec sa classe, la petite Raph disparaît dans la brume, et quand le temps se lève, la fillette reste introuvable. Tandis que les femmes organisent la battue et que l'inquiétude s'installe, la nature alentour se met à résonner d'une histoire trouble et sauvage.
Dans ce premier roman qui nous entraîne loin de tout, Estelle Rocchitelli nous fait entendre tour à tour les voix de ces femmes, nous conte leurs histoires et ce lien puissant qui les unit.
Saint-Nazaire, Patrick Deville, Seuil, 17€ (sortie le 11 octobre)
Dans ce « roman sans fiction », Patrick Deville revient sur le territoire de sa naissance, Saint-Nazaire et ses environs. Il y a l'ancien lazaret de Mindin où l'auteur a passé son enfance ; il y a le pont en S suspendu à soixante mètres au-dessus des flots et dont il a vécu l'apparition et les effets sur la perception de l'espace ; il y a les chantiers navals où furent construits le Normandie, le France, et tant d'autres paquebots comme le Queen Mary 2.
On navigue entre le présent et la profondeur du temps, depuis la fondation du port en 1860 jusqu'à nos jours.
Saint-Nazaire est la métaphore des rêves d'aventure, des départs, des exils, mais aussi un havre de paix et d'accueil face à la mer et ses forces parfois déchaînées.